Gabriel a une personnalité très complexe. Rare sont les gens pouvant se vanter de le comprendre et de le percer à jour. En apparence, Gaby est froid, impassible, sur de lui, et maître de soit. Il réussit tout dans la vie avec une facilité déconcertante, comme si tout lui était du. Cependant, la vérité est toute autre. Le jeune homme a du se forger une carapace d’acier (ou de glace !) afin de faire face aux exigences de ses parents. En tant qu’ainé d’Andrew Keynes, les membres de sa famille attendent beaucoup de lui. Il a de lourdes responsabilités. Aussi, depuis son plus jeune âge, Gabriel travaille dur. Il est déterminé, et fait tout pour réussir. Si cela parait facile pour les autres, il n’en est rien. S’il est ce qu’il est aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’il a claqué des doigts et obtenu tout d’un coup. Le chemin a été long et difficile. Parfois même douloureux. Intérieurement, Gabriel est un passionné, voir un romantique. Son métier d’auteur est surement l’exemple le plus flagrant de cette partie de sa personnalité. Pourtant, peu de personnes le connaissent sous son nom d’emprunt, son nom de plume. Sinon, sa carapace en serait fragilisée. Et il ne connaitrait plus cette tranquillité qu’il connait aujourd’hui. Les personnes le qualifie donc de lunatique, car non content de ne pas très expressif, ses actes sont parfois très paradoxale. Ils dépendent généralement de l'avancement de son travail. Si Gabriel a de l'inspiration, et développe rapidement la trame de son dernier bouquin, tout va bien ! Dans le cas contraire, il tire une tête effrayante et devient implacable et intransigeant avec les autres. Évitez donc de le côtoyer à quelques semaines des délais d'édition... cela vaudrait mieux pour votre santé... Enfin, Gabriel est très intelligent : cela lui permet d'exercer ses deux "métiers" en même temps, et surtout de s'adapter à toutes les situations. Il a une capacité d'apprentissage hors du commun.

Gabriel Raphael Keynes. Premier enfant de Nora et Andrew Keynes. Premier enfant des Keynes tout court d’ailleurs. Par conséquent, sa venue au monde fut très attendue. Très désirée. Très contrôlée…


Dès son plus jeune âge, Gabriel sut que sa vie n’allait pas être simple. Outre le fait d’avoir des parents aux pouvoirs surnaturels, et terriblement puissants, Gabriel fut élevé dans l’esprit de prendre la relève de son père. D’hériter dans l’entreprise familiale. A partir de là, tout fut planifié pour aller dans ce sens. Son éducation, ses cours par correspondance, ses amis, triés sur le volet. Une enfance peu agréable, peuplée uniquement d’ordres, de responsabilités, et de soirées ennuyeuses dans lesquelles on le présentait au monde de la justice. Andrew, son père, étant avocat, on attendait qu’il fasse de même. Non content de lui imposer un mode de vie, on lui imposait probablement le plus compliqué.

Comme s’il n’attendait que ça pour éclore et pointer le bout de son nez, son pouvoir se manifesta très rapidement chez lui. Trop tôt, diraient certains. Il n’avait que 3 ans, lorsqu’il manqua de tuer une dizaine de personnes. Lors d’une visite de grotte en compagnie de ses parents, Gaby, qui s’amusait à fixer les stalactites au plafond, confortablement installé dans sa poussette, tendit les mains vers ces dernières, comme s’il désirait les attraper. Mal lui en prit. Un tremblement secoua l’ensemble de la grotte, provoquant la panique du groupe de touristes. Les stalactites vibrèrent, un son de craquement se fit entendre. Nora eut tout juste le temps de les exploser d’un coup de foudre avant qu’ils ne leur tombent dessus, les empalant sur place. Une manifestation de pouvoir à vous donner froid dans le dos, si l’on peut dire. Et alors que sa mère s’inquiétait du sort de son fils, Andrew, lui, jubilait en silence, heureux de constater que Gabriel était précoce. Il promettait d’être très puissant par la suite.

Les années qui suivirent furent semés de troubles. Nora passait son temps derrière le dos de Gabriel pour éviter tout accident dangereux. Andrew, lui, lui conseillait de continuer et de progresser. A souffler le chaud puis le froid, Gaby ne sut plus ou donner de la tête, ni qui écouter. Il finit cependant par comprendre que des deux, Andrew était le plus dangereux. Et le plus autoritaire. Il valait mieux l’écouter lui, sous peine de passer un mauvais quart d’heure.

La suite, vous la connaissez. Gabriel grandit dans un luxueux loft, couvé par ses parents, mais poussé à bout par son paternel. Il suivit des cours par correspondance, lui évitant ainsi tout contact avec les autres humains. Au fil des années, sa seule compagnie suffit à le satisfaire, et il réalisa qu’il n’avait pas si besoin des autres finalement. Alors qu’il étudiait le droit pour faire plaisir à papa, il commençait secrètement à écrire, et à tester sa plume. Il se découvrit très vite un gout pour le surnaturel et le fantastique (mais quelle surprise il y avait-il à cela, lorsqu’on connaissait les capacités « magiques » des Keynes). Bientôt, l’arrivée de ses trois jeunes sœurs chamboula un peu son quotidien. Elles devinrent alors ses seuls repères, les seules personnes lui attachant une réelle importance, pour lui et sa personnalité, non pas pour ce qu’il représentait et allait devenir. Grand frère sévère et protecteur, il était l’archétype du genre, ne faillant jamais à cette image. Il se plaisait dans ce rôle, et faisait tout pour se faire aimer et se rendre utile de ses cadettes. Ces dernières le lui rendaient bien, à son plus grand plaisir. Enfin, un rayon de soleil illuminait ses journées si sombres.



Arrivé à l’âge adulte, Gabriel fit une entrée fracassante dans le monde du travail. Dans celui de son père, à son plus grand désespoir. Le droit l’ennuyait royalement et ne lui plaisait pas du tout. Gardant bien son opinion pour lui, il évolua tout de même au milieu des collègues et consultant de son père, étant souvent félicité pour son intelligence et sa facilité et s’adapter très rapidement.

Puis vint la catastrophe naturelle qui ravagea la totalité du sol américain. A croire que la nature se vengeait enfin de tout le mal qu’on lui faisait depuis des siècles déjà. Si Gabriel aurait choisi d’ignorer les humains et de se débrouiller de son côté pour s’en sortir, les deux frères patriarches ne l’entendirent pas de cette oreille. Ils sauvèrent Salem. La conservèrent. En profitant ainsi pour asservir les humains et développer leur supériorité sur eux. Ils devinrent ainsi les « souverains » de la ville, la maintenant à l’abri comme si une bulle invisible la protégeait du reste du monde…Ainsi, les Keynes prirent le pouvoir. Des habitudes et des règles furent très vite mises en place. Bientôt un groupe de fidèle se forma autour d’eux. Des personnes de confiance, qui connaissaient les Keynes depuis de nombreuses années. Certains eurent le privilège de se voir doté d’un des pouvoirs de la famille. Un privilège honorable, mais tout de même dangereux pour ceux qui ne savaient pas s’en servir correctement et à bon escient. Andrew et Matthew, l’oncle de Gabriel, choisirent alors d’engager des gardes du corps pour leur progéniture, car ils savaient qu’une telle prise de pouvoir allait entraîner des rebellions et que la famille serait la proie de nombreuses attaques. De son côté, le jeune homme trouvait ça inutile. Les Keynes restaient plus forts que les humains, de part leur pouvoir. Mais force était de reconnaitre que contre une centaine de personne, un pouvoir de la nature restait parfois inutile. Il concéda alors l’emploi des gardes du corps pour ses petites sœurs… Mais refusa catégoriquement d’en prendre un lui-même, se jugeant assez fort pour se défendre et se protéger tout seul.

L’attaque la plus puissante, cependant, ne venait pas de l’intérieur. Mais bien de l’extérieur. Et alors que les Keynes se préparaient à faire face aux éventuelles agressions des humains, ils furent pris de court lorsque la plus jeune sœur de Gabriel prit la tête d’un groupe de rebelles. Une trahison aussi cruelle qu’inexplicable. Gaby avait toujours su que Lauryn était trop exigeante et entreprenante. Elle voulait trop de pouvoirs, toujours, tout le temps, envers et contre tout. Mais les Keynes avaient tout de même une politique de « règne » à respecter. Et cela ne lui avait pas plus. Son gout pour le pouvoir la poussa donc à les quitter, et à se dresser contre eux, des fidèles serviteurs à ses côtés. Un retournement de situation qui affaiblit considérablement le moral des Keynes, au grand complet…

Aujourd’hui, Gabriel sait que la situation est précaire. Si le contrôle et le pouvoir des Keynes sur Salem ait indéniable, Lauryn reste une menace non négligeable. Alors qu’il se désintéressait totalement des humains, il doit à présent faire attention au moindre événement. Tout en continuant de publier des livres sous un nom d’emprunt, Gabriel travaille aux côtés de son père. Et tente d’ignorer les divers sentiments étranges que lui inspire son garde du corps attitré. Garde du corps qu’il ne cesse de rejeter pour qu’il aille s’occuper d’une de ses sœurs… En vain…