Joueur, vivant et plein de ressource, c'est un bout en train qui préférera toujours voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Comme tout le monde, il lui arrive d'avoir des coups de blues, mais il n'aime pas se laisser aller à broyer du noir, alors il reprend vite le dessus. En effet, il a un fort tempérament et c'est pour cela qu'il déteste baisser les bras. Pour lui, il y a toujours une solution à un problème, qu'importe si elle ne parait pas évidente. Les seuls moments où on peut vraiment voir ses faiblesses et lorsqu'il pense à Marlène.
Très indépendant et débrouillard, il n'a jamais eu besoin de personne pour prendre soin de lui. En effet, son enfance et son adolescence lui ont vite appris à devenir responsable et mature.
Son franc parler n'est pas toujours apprécié. Mais bien loin de s'en soucier, Alexander se veut honnête et, compte bien suivre cette ligne de conduite quoi qu'il arrive. Très peu pour lui l’hypocrisie et les messes-basses, quand il a quelque chose à dire il le dit. Heureusement qu'il est doté d'un sacré sens de la diplomatie et est doué pour les flatteries, car nul doute sinon qu'il aurait vite été vu comme un insolent à la langue bien trop pendue. Si on laisse ce fait parfois déplaisant de côté, il est apprécié, car étant vu comme quelqu'un de toujours bonne compagnie. Il aime s'amuser, et sa bonne humeur devient vite contagieuse.
Il est quelqu'un de loyal et intègre, dont on sait qu'on peut compter sur lui en n'importe quelle circonstance. Il est en effet très protecteur avec les gens auquel il tient. Il se montre impitoyable quand on s'en prend à ses proches. Ainsi, mieux vaut que cela ne remonte pas à ses oreilles. Lui qui est d'un tempérament en général pacifiste n'a pas peur de l'affrontement et se montre extrêmement efficace malgré ce que les apparences pourraient laisser croire.
Loin du visage impassible et du sang froid à toute épreuve qui semble le caractériser, il est bien plus vulnérable qu'il ne veut bien l'avouer. Ainsi même s'il a toujours parfaitement compris ses parents, cela ne l'a jamais empêché de ressentir un sentiment d'abandon. Sentiment accentué par la tentative de suicide de sa soeur. Depuis cette époque il ne supporte pas de ne pas avoir de prise sur ce qui lui arrive. Le fait de se sentir impuissant face à une situation le rend malade. Alors qu'il avait réussi à dépasser tout cela, la catastrophe et avec elle la perte de sa soeur, l'a d'abord anéanti avant qu'il trouve grâce à la famille Keynes une nouvelle raison de se battre. Cette fois-ci il s'est promis qui rien n'arriverait à celui qu'il protège que Gabriel le veuille ou non.

« M'man est là ? » Alexander eut un sourire moqueur. Franchement, elle était bonne celle-là. Leur mère serait à la maison un mercredi après-midi ? Le jour où une telle chose arriverait se serait soit la fin du monde, soit -bien plus probablement- parce qu'elle aurait perdu son boulot. Et puis dans ce cas-là, elle serait trop occupée à chercher un nouveau job pour s'intéresser à eux. « Si tu as besoin de quelque chose je peux certainement t'aider ! » Alexander était habitué depuis longtemps à ce que ses parents ne soient pas là. Pas que cela le réjouisse, mais il n'en était pas malheureux non plus. Il s'y était juste habitué. Il faisait ce qu'il avait à faire sans trop se soucier d'eux. Après tout il n'avait pas de quoi se plaindre, bon nombre de gens étaient bien plus malheureux que lui. Et puis il avait sa soeur.
Alexander et Marlène ont toujours été extrêmement proches, en effet ils se sont toujours bien entendu. Il a toujours été très protecteur avec elle sans pour autant l'étouffer, ainsi il prêta toujours une oreille attentive à ses problèmes et n'hésita pas un instant à jouer les vengeurs si elle en ressentait le besoin. Il avait l'impression d'être présent pour elle.

« Elle est mignonne ta sœur ! » Alexander se tendit, fixant avec fureur le garçon qui lui parlait, près à lui sauter à la gorge. Il connaissait parfaitement sa réputation et il était donc hors de question qu'il le laisse faire. Il savait parfaitement que sous cette phrase innocente se cachaient des intentions malsaines. Lui vivant, il n'approcherait jamais sa sœur. Il faudrait qu'il lui passe sur le corps pour ne serait-ce que l'approcher !
« Écoutes-moi bien parce que je ne me répèterais pas. Si tu ne fais ne serait-ce que trop la regarder, on retrouveras ton corps au fond d'un lac. Enfin si on retrouve ton corps... »
Il balaya la pièce du regard, faisant comprendre à tous ceux qui étaient intéressés qu'ils avaient intérêt à ne pas s'approcher de sa sœur pour ne pas connaître une mort prématurée et ô combien douloureuse.
Il regarda son camarade reculer, le fixant avec crainte, alors que tous les autres écoutaient l'altercation avec amusement. Alexander avait beau être un poids plume, il était loin d'être aussi inoffensif qu'il avait l'air. Certains l'avaient déjà provoquer, pensant qu'il ne se défendrait pas, et ils se souvenaient encore tous de la cuisante correction qu'ils s'étaient pris. Alexander ne s'en était pas sorti indemne, mais ils leur avaient montré qu'avec lui il ne fallait pas se fier aux apparences. De plus tout savaient à quel point il pouvait se révéler protecteur, et ce d'autant plus quand il s'agissait de sa sœur. Sous ses airs sociable, il se révélait extrêmement agressif si on ne faisait ne serait-ce que toucher un cheveu de Marlène. Il était l'aîné et en tant que tel il prenait son rôle très au sérieux. Jamais au grand jamais, il ne laisserait quoique ce soit lui arriver ! Voilà la promesse qu'il s'était faite et que par deux fois il n'avait pas pu tenir.

« Vous devez être tellement fière de vos parents ! » Alexander leva les yeux au ciel et il fit son plus beau sourire. Espérant pouvoir couper court à l’interrogatoire que la vieille femme semblait préparer. Il se retourna pour lui faire face après avoir posé son regard sur ses parents en train de faire discuter avec un voisin. « Oui, je suis vraiment très fier d’eux. Qui ne le serait pas d’avoir de tels parents ?! » Il retint un rire cynique en songeant qu’ils n'avaient vraiment réussi leur rôle de parents peu importe combien ils les aimaient. Il avait ainsi passé toute son enfance avec sa soeur ne les voyant que quand ils en avaient le temps. Même aujourd’hui, il ne se rappelait pas de la dernière fois où ils avaient eu le temps de se parler. Après tout ses parents étaient tout le temps plongé dans le travail. Travail plus qu'ils n'en avaient besoin afin de leur assurer un bel avenir.
Le peu de temps qu’ils passaient ensemble était fait de banalités entrecoupées de silence pesant. Il se sentait mieux quand ils n’étaient pas là, il s’était habitué à leur absence. Il ne savait jamais quoi leur dire quand ils étaient là.

Il ne leur avait jamais voulu de leurs absences. Enfin, c'était vrai jusqu'à ce qu'il trouve Marlène baignant dans son sang. Ce moment restera à jamais gravé dans sa mémoire. Il lui arrive encore bien souvent d'en rêver. Il se souvient alors du silence pesant qui l'avait inquiété lorsqu'il était rentré, puis de l'odeur du sang et enfin la vision de sa soeur aux poignets tranchés. La terreur qui l'avait envahi aurait pu le paralyser, mais au contraire cette peur de la perdre l'avait aidé à faire ce qu'il fallait. Il l'avait alors sortie de l'eau et avait tout fait pour ralentir l'écoulement du sang, avant de se précipiter sur le téléphone pour appeler une ambulance. La colère et la culpabilité l'avaient étreint lorsqu'il avait vu sa soeur si fragile dans son lit d'hôpital, et il s'était juré d'être encore plus présent pour elle. Il s'était promis de tout faire pour qu'elle soit heureuse. Et il y était parvenu. Peu à peu, elle avait retrouvé le sourire. Il l'avait encouragé dans ce qu'elle voulait faire, lui proposant de vivre avec lui pour qu'elle ne soit pas seul. Ils avaient finis par trouver un certain équilibre. Alexander avait un peu réussi à oublier la tentative de suicide de sa soeur. Il avait réussi à ne plus être mort d'inquiétude dès qu'il la laissait seul. Et de son côté, elle avait tenu sa promesse de tout de suite l'appeler dès que cela n'allait pas. Et au fur et à mesure ses appels s'étaient espacés, jusqu'à ce qu'elle semble enfin épanouie. Il était heureux. Sa soeur allait bien, il avait un job qui lui plaisait et il s'était même offert les cours de judo qu'il avait toujours rêvé de prendre.

Sauf qu'une nouvelle fois son monde à été bouleversé, mais cette fois il n'a rien pu faire. Comme tout le monde, il était victime de la catastrophe qui s'est abattu sur l'Amérique, et comme beaucoup de monde il a perdu un être cher. S'il n'avait pas eu le mental qu'il a, nul doute qu'il ne serait certainement pas en vie. Lui qui avait bâti une relation si fusionnelle avec sa soeur et plongé dans le désespoir quand elle est morte. Et si aujourd'hui, il semble allait parfaitement bien c'est loin d'être réellement le cas. Comment pourrait-il allait bien alors qu'il a perdu la personne qui comptait le plus à ses yeux ?! Elle était celle qui lui donnait un but, celle qu'il devait protégé et il n'a rien pu faire pour la sauver. Si il s'est senti coupable après sa tentative de suicide, ce n'est rien par rapport à la culpabilité qu'il ressent aujourd'hui. Il a beau savoir qu'il n'aurait rien pu faire pour la sauver, il n'accepte toujours pas son impuissance face à sa mort. Il n'accepte pas d'avoir survécu.
Le fait d'être devenu un garde du corps pour Gabriel Keynes ? Un simple concours de circonstance. Il était en train de participer à un combat de rue quand il attirait l'attention de Gabriel. Il voulait juste se défouler, juste se vider la tête, et voilà qu'il s'est retrouvé face au patriarche de la famille. Honnêtement, il ne savait pas du tout à quoi s'attendre à part le fait qu'on lui proposait de jouer les gardes du corps. Qu'elle ne fut sa surprise quand lui proposa d'être le garde du corps de Gabriel. En effet du peu qu'il avait pu voir il ne semblait vraiment pas avoir besoin de protection. S'il lui a accepté cette mission, il n'en ait pas de même pour son protégé. Gabriel ne se montre absolument pas coopératif et autant dire qu'Alexander en est blessé. Plus il apprend à le connaitre et plus il le respecte, mais plus il le respecte et plus il est blessé de la réaction de Gabriel. Cependant si Gabriel croit qu'il va le laisser l'écarter il se trompe lourdement, Alexander compte bien le suivre à la trace. D'autant que le fait d'être occupé à veiller sur lui, lui permet de ne pas songer aux pensées parfois étranges qu'il a lorsqu'il regarde Gabriel.